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Michael Milken : inventeur des Junk Bonds

Financier à succès, Michael Milken gagna 550 millions de dollars en 1987 avant d’être inculpé quelques années plus tard pour plusieurs infractions à la législation en vigueur. Il consacre désormais l’essentiel de son temps à la lutte contre le cancer.

Michael Robert Milken est né le 4 juillet 1946 à Encino en Californie. Il effectue la première partie de ses études supérieures à l’université de Berkeley puis va poursuivre ses études à l’université de Wharton, réputée pour son excellence en finances. Michael Milken y obtient un MBA.

En 1969, il rejoint la firme Drexel Harriman Ripley, lorsque cette dernière fusionne avec Burnham & Co en 1973, Milken prend la tête du département d’analyse de titres qu’il développe avec succès. En 1976, ses revenus sont déjà estimés à 5 millions de dollars par an. En 1978, il décide de retourner en Californie d’où il va continuer à asseoir son influence sur le monde de la finance.

Mais c’est dans les années 80 qu’il va devenir un des rois incontestés de la finance mondiale qui connaît alors un fantastique essor. En tant que responsable de la branche banque d’investissement de Drexel Burnham Lambert, il met au point l’utilisation de « Junk Bonds » (qu’on traduit littéralement en français par obligations pourries) dans le « corporate finance ». Il alimente ainsi financièrement les opérations de fusion-acquisitions ou les LBO (Leverage Buy Out) qui ne sont possibles que grâce à des levées de fonds colossales matérialisées par des endettements vertigineux.

Grâce à son sens des affaires, son carnet d’adresses, et la confiance dont il bénéficie de la part des investisseurs « Buy Side », Milken est capable de lever des sommes d’argent phénoménales dans le cadre des opérations auxquelles il participe. Son influence est telle qu’il peut faire trembler les directeurs financiers des plus grandes multinationales sur un simple coup de fil, faire réussir ou échouer une opération financière d’envergure en accordant sa confiance à l’un ou l’autre des protagonistes. En 1986, Drexel récolte plus de 4 milliards de dollars d’honoraires sous la houlette de Milken. Ce dernier gagne lui-même plus de 550 millions de dollars (!) en 1987 alors qu’il est au faîte de sa gloire.

En juin 1989, Milken démissionne de Drexel pour créer sa propre société International Access Capital Group. Mais c’est cette même année que les ennuis judiciaires du roi de la finance à Wall-Street commencent. Il est mis sous le coup de 98 chefs d’inculpation pour racket et fraude fiscale par Rudolphe Giuliani, procureur du district sud de New-York (et futur maire de la ville). Milken doit payer des amendes dont le montant total s’élève à près de 900 millions de dollars. Il est en outre banni à vie de l’industrie des valeurs mobilières.

La justice recommande une peine de 10 ans de prison à son encontre, mais Milken ne passera finalement que 22 mois de détention. A sa sortie de prison, sa fortune est encore estimée à plus d’un milliard de dollars, même après le paiement des 900 millions d’amende.

En 1998, sans admettre sa culpabilité, Milken paye 47 millions de dollars lors d’un règlement amiable pour mettre fin à des poursuites entamée parcequ’il aurait violé l’interdiction qui lui est faite de travailler dans le monde de la finance. Il a en effet conseillé des PDG de grandes firmes lors d’opérations de fusion-acquisitions en 95 et 96. Conseils pour lesquels il a perçu quelques 42 millions de dollars d’honoraires.

Atteint d’un cancer de la prostate qui a été résorbé, Michael Milken a créé une fondation à laquelle il consacre désormais la plus grande partie de son temps. S’il admiré par certains qui voient en lui un innovateur de génie, ses détracteurs voient en lui quelqu’un qui a profité des failles du système sans apporter de réelle valeur ajoutée.

Michael Milken symbolise à lui tout seul le Wall-Street des années 80. Il demeure aujourd’hui encore un des américains les plus riches (153eme de la liste des 400 américains les plus riches selon le magazine américain Forbes) avec une fortune estimée à près de 2,1 milliards de dollars en 2006.

Paul Monthe , Avril 2008

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