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Le fonds de l’université Harvard pourrait avoir perdu jusqu’à 18 milliards de dollars...

Harvard Management Co, fonds à succès depuis bientôt 6 ans, aurait perdu plus de 18 milliards de dollars dans des investissements alternatifs...

Harvard Management Co., qui gère le plus grand fonds de dotation universitaire, avait réussi depuis 6 ans à doubler la valeur théorique de son fonds. Celle-ci se montait à 36,9 milliards de dollars à la fin de l’exercice 2008, le 30 juin 2008.

La récente perte de 8,1 milliards de dollars entre le 1er Juillet et le 31 octobre 2008, n’avait pas terni l’image du fonds dans le contexte de crise aigue. Mais cette perte n’était peut être que la face cachée de l’iceberg. Selon Big Money qui cite une source proche de la Harvard Management Co., les pertes se rapprocheraient de 18 milliards de dollars, plus de deux fois le montant précédemment indiqué.

Le manque de transparence sur les comptes en dit beaucoup sur la façon dont la gestion du fonds de Harvard a évolué. Son équipe de gestionnaires (rémunérée 26,8 millions de dollars en 2008) a adopté une stratégie visant à tirer le maximum de profits des marchés en plein boom mondial au début des années 2000.

Harvard Management Co a ainsi largement modifié son allocation d’actifs en délaissant le cash, les obligations, les bons du trésor et les actions préférentielles contre des investissements plus exotiques.

Le fonds a investi dans le pétrole, le bois, l’agriculture et bien évidemment dans les prêts hypothécaires. En pleine bulle, la valeur du portefeuille de Harvard a grimpé en flèche. Ainsi, entre l’exercice 2003 et 2008, les investissements immobiliers de Harvard ont rapporté plus de 25% par an.

Mais même après la crise des prêts hypothécaires et l’effondrement d’un certain nombre d’établissements financiers, les gestionnaires du fonds de Harvard ont poursuivi cette gestion risquée.

En conséquence, jusqu’en juin 2008, le fonds n’a conservé presque aucune réserve en cash ou en bons du Trésor. 6% de ses investissements seulement étaient affectés aux obligations. Harvard Management Co a aussi emprunté de plus d’un milliard de dollars afin d’amplifier le rendement de ses placements moins conventionnelles.

Ainsi, au moment de l’éclatement de la bulle à l’automne 2008, seule une petite fraction de la dotation du fonds était sous la juridiction de la SEC. Fin septembre 2008, Harvard avait seulement 2,88 milliards de dollars de ses fonds investis en actions, options ou autres instruments dérivés listés.

La plupart du solde, 35 milliards de dollars, a été alloué à des investissements qui, s’ils ne sont pas totalement illiquides, ont été sérieusement affectés par le krach sur différents marchés.

Les 8% d’investissements dans les stocks de pétrole, les 9% dans le bois et l’agriculture, et les 9% dans l’immobilier ont plongé avec la baisse conjuguée du marché de l’immobilier, des commodities et du passage en quelques mois seulement du prix du baril, de 150 à 40 dollars. Puis vinrent les crises financières, et les prix ont plongé. Pétrole est tombé à moins de 40 dollars le baril.

La valeur des actifs immobiliers de Harvard, même si elle reste opaque, est devenue tout au plus problématique. A titre indicatif, CALPERS, le gigantesque fonds de pension des retraités du secteur public de la Californie, qui possédait encore plus de biens immobiliers en superficie que de Harvard, a indiqué au cours de la même une perte de 103% sur l’immobilier, comme Harvard, il avait emprunté pour augmenter son effet de levier et amplifier ses bénéfices.

18% de la dotation de Harvard, a été investie dans des hedges funds et 13% dans des fonds de capital investissement. Malgré la diversification apportée par ses fonds, nombre d’entre eux imposent également des restrictions sur les retraits, y compris ceux, comme CITADEL, qui ont subi des pertes substantielles. Pour récupérer son argent dans de telles circonstances, il est souvent nécessaire de vendre à une forte décote dans la marché secondaire des fonds de couverture. D’autre part, selon un acteur majeur du private equity, non cité par Big Money, Harvard aurait tenté cet automne de vendre ses participations de private equity, et ce jusqu’à 35% de décote mais sans trouver d’acheteurs.

Harvard a également alloué près de 4 milliards de dollars, soit 11% de ses fonds, à la volatilité des marchés émergents comme le Brésil, le Mexique et la Russie.

Ici, les gestionnaires du fonds misaient sur la croissance des actions des marchés émergents et sur la stabilité des monnaies locales face au dollar, mais ils ont perdu sur les deux tableaux. A titre d’exemple, les actions russes ont perdu près de 80% de leur valeur en quelques jours à l’automne dernier. Dans un marché peu liquide, les gestionnaires n’ont pas pu retirer leurs investissements. De même, les monnaies locales dans beaucoup de ces pays ont également lourdement chuté face au dollar. Le real brésilien, par exemple, a perdu environ 40% l’an dernier.

Mis à part les marchés émergents, Harvard a investi également 11% de ses actifs dans les économies étrangères plus « sûres » comme celles de la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Australie et le Japon. Mais même sur ces places de marché, les actifs ont chuté, de même que leur monnaie, à l’exception du yen japonais.

Harvard Management Co n’est pas le seul dans cette dérive, du changement d’allocations, des actifs traditionnels à des instruments plus exotiques. Le fonds de dotation de Yale, qui avec 22,5 milliards de dollars d’actifs en 2008 était le deuxième après Harvard, a suivi une stratégie similaire. Yale aurait perdu au moins 25% de ses actifs à l’automne 2008.

Next Finance , Février 2009

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  • <p>Eh oui tous ceux qui ont bcp mangé hier doivent payer l’addition maintenant. Que n’a t-on pas entendu sur ce mode de finacement de l’univrsité. Qd le fonds aura fait faillite, Harvard demandera l’aide de l’état (avec le président et sa femme qui en sont issus, ça aide) et ils seront renfloués. Et in fine, c’est l’état qui remettra la main à la poche pour finnacer le fonctionnement des universités&nbsp;: l’ultra libéralisme, et le tout marché ont montré leurs limites.</p>

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